We Have a Ghost – Entretien avec Andre Bustanoby, superviseur aux effets visuels chez ReDefine

Plus tôt cette année, Netflix a sorti We Have a Ghost, un film d’aventure comique et surnaturel mettant en vedette Anthony Mackie, David Harbour, Jahi Winston, Tig Notaro, Jennifer Coolidge et plusieurs autres. Nous nous sommes entretenus avec Andre Bustanoby (superviseur aux effets visuels chez ReDefine) pour discuter du processus créatif qui a permis à l’équipe de donner vie au projet… et à un fantôme nommé Ernest.

1.) Bonjour Andre! Tout d’abord, pourrais-tu te présenter et expliquer le rôle que tu as joué au sein de l’équipe aux effets visuels de We Have a Ghost chez ReDefine?

Bonjour! Mon nom est Andre Bustanoby et je travaille chez ReDefine. J’étais le superviseur aux effets visuels chez ReDefine dans le cadre de la réalisation de We Have a Ghost pour Netflix.

 2.)  Comment as-tu approché le design du protagoniste, Ernest le fantôme?

Il était important que nous réglions la question d’Ernest en premier lieu, surtout lorsque l’on regarde l’ampleur du projet, le nombre de plans et les défis de design que nous devions surmonter. Il y a tellement de films de fantômes qui sont sortis, qui ont été réalisés de différentes façons, et c’est pour cette raison que nous souhaitions créer quelque chose d’unique qui n’avait jamais vraiment été fait auparavant, mais que le public reconnaîtrait tout de même comme étant un fantôme.

Nous voulions qu’Ernest ait un certain degré de transparence, un petit quelque chose provenant de l’outre-monde, un certain éclat, une sorte d’énergie interne. Néanmoins, il devait tout de même avoir l’air présent, puisqu’il interagissait avec son environnement et vice-versa. Il devait avoir l’air organique, en raison de ses interactions avec les autres, les murs et les objets.

 3.) Comment as-tu interprété les directives créatives du projet et de quelle façon as-tu collaboré avec l’équipe du client pour créer Ernest?

Ça a commencé par des conversations avec Robert Stott, le superviseur aux effets visuels du côté client, et Chris Landon, le réalisateur, concernant le personnage et l’allure d’Ernest. La chose principale qu’ils demandaient était d’éviter l’utilisation de doublures numériques. David Harbour, qui interprète Ernest, jouait ses scènes sur le plateau, aux côtés de ses collègues, avec son costume, sa coiffure faite et son maquillage appliqué. En postproduction, nous devions ensuite utiliser ce que nous appelions la « référence fantôme ». Il s’agit d’une sorte de recette de différents éléments qui se sont réunis dans un mélange servant à lui donner son aspect inné. Elle varie en fonction de sa position, s’il est assis, s’il touche quelque chose, s’il court, s’il saute à travers les murs ou s’il exécute une quelconque action. Nous avons longuement discuté des règles fantomatiques d’Ernest.

Elles devaient être cohérentes et reliées entre elles, du premier au dernier plan, mais elles devaient également progresser, surtout pour l’une des séquences finales dans laquelle Ernest voyage d’un plan d’existence à un autre. Une des questions importantes que nous devions aborder était celle concernant ce qui arrive lorsqu’il touche le visage de quelqu’un ou lorsque quelqu’un lui touche la jambe. Nous avons passé beaucoup de temps sur le développement visuel et sur la création d’art conceptuel, et avons tenté différentes approches dans le but d’obtenir des commentaires du client.

Nous avons effectué des essais de mouvements et d’imageries en fonction de ce qui avait été tourné sur le plateau, comme le contexte de l’endroit où se trouve Ernest est également très important. Nous devions également régler la question du moment de la journée ou l’endroit où se déroule l’action, comme le grenier, la cuisine ou à l’extérieur. Si nous sommes à l’extérieur, le soleil illumine-t-il directement Ernest ou se trouve-t-il à l’ombre ? Qu’en est-il de la tombée du jour et du levé du soleil ? Il y avait plusieurs contextes à considérer en tant qu’équipe à la réalisation. Nous devions aussi considérer l’allure et le costume du personnage.

Concorderaient-ils avec notre recette d’aspect fantomatique? C’était très visuel. Il porte une chemise de bowling (des années 1950) et ses cheveux sont léchés sur le côté. Certaines des décisions artistiques qu’ils ont prises avec David ont servi à nourrir la description créative que nous avions entamée tôt dans le projet. Avec le montage s’ajoutant à l’équation en postproduction, la description créative a évolué, comme bien des choses au cours d’une production, et a peaufiné certaines choses. De nouvelles décisions ont été prises, comme le projet était de grande envergure, les plans variaient de manière complexe, et c’est devenu un échange organique du début jusqu’à la fin. Les plans étaient parfois très calmes, présentant une conversation entre deux personnes ou l’expression du visage d’Ernest, puisque ce dernier ne peut parler. Les expressions faciales, la gestuelle et le positionnement du corps étaient des éléments primordiaux. Les outils de communication principaux des humains sont les mains et le visage. Nous devions être très prudents avec l’aspect fantomatique de son visage, car nous allions perdre cet aspect primordial, si nous nous mettions à couvrir certaines choses. C’était un périple très palpitant.

 4.)  Quels sont les défis créatifs que vous avez eu à surmonter durant ce projet?

Le défi principal était de déterminer les règles d’Ernest, lui donner un aspect fantomatique qui était approprié à son histoire. Nous ne voulions pas aller à l’encontre de la performance de David ou perdre un des aspects fantomatiques que Chris souhaitait lui donner. Nous avons toujours tenté de venir aider le visuel. D’autres défis incluaient la scène de poursuite dans laquelle Ernest s’enfuit des voisins en colère, se déplaçant à travers les murs et sautant d’une voiture à l’autre.

Restez à l’affût de la deuxième partie de notre conversation avec Andre. À bientôt!

Sans aucun doute, il fait bon vivre chez ReDefine. J’ai apprécié chaque journée passée ici, le travail est vraiment gratifiant. Les équipes sont très soudées et c’est ce qui en fait un endroit formidable où travailler! » Shilpa Bhanushali 

Shilpa Bhanushali Cheffe de la production d’animations

Nous disposons de professionnels hautement qualifiés qui sont créatifs et avec lesquels il est agréable de travailler, ce qui a créé de nombreuses possibilités de réinventer les flux de production.

François Schneider Superviseur créatif pour l’Amérique du Nord

Les personnes qui composent ReDefine possèdent des expériences variées et elles ont toutes le potentiel pour développer et réaliser des projets d’envergure mondiale.

Viral Thakkar Directeur de la création et superviseur aux effets visuels pour l’Inde